Isabelle Weill: En 2008, j’ai été bouleversée par l’histoire de ce joueur de foot, Marco Randriana, qui a fait un arrêt cardiaque sur le terrain. Il a été sauvé à l’époque parce qu’il y avait un défibrillateur dans le stade, mais il n’a jamais pu rejouer en compétition. Avec l’association, nous l’avons aidé à retrouver un travail. 50 000 personnes meurent par an d’arrêts cardiaques. Je me suis dit “on ne peut pas dire au revoir à son mari ou à sa femme le matin et ne pas rentrer le soir à cause de ça, il faut intervenir !”
Que s’est-il passé en 10 ans ?
Isabelle Weill: Au début, nous avons travaillé avec toutes les institutions pour faire installer des défibrillateurs. J’ai passé des mois, voire des années à faire que ça, la tournée des entreprises, salles de sport, des écoles etc. Un vrai derviche tourneur ! En 2008, il n’y avait que 5000 défibrillateurs en France, aujourd’hui on en décompte plus de 120 000, c’est une vraie victoire. 2% des vies étaient sauvées auparavant, je suis fière de dire qu’aujourd’hui c’est plus de 10% de vies qui le sont. Il faut continuer !
Isabelle Weill: On peut agir pour les autres, et pour soi-même. Pour les autres, je dirais qu’on peut tous commencer par télécharger l’application “Staying Alive”, comme la chanson des Bee Gees. Elle est gratuite et disponible dans 18 langues. Elle répertorie tous les défibrillateurs et vous indiquera en cas d’urgence où se trouve le plus proche de vous. Elle géolocalise aussi les “bons samaritains”, à savoir les médecins, urgentistes ou personnels médicaux disponibles autour de vous disponibles pour vous venir en aide avant que les secours n’arrivent. Le communautaire et la rapidité peuvent sauver des vies. Pour soi-même, je dirais qu’il faut tout simplement éviter tout facteur à risque. La pilule couplée au tabac, le manque d’activité physique et une mauvaise alimentation, bien sûr.
Isabelle Weill: Les gens pensent que les infarctus touchent davantage les hommes. Or, c’est faux. Il y a de plus en plus de jeunes femmes concernées, vu qu’elles cumulent tous les facteurs à risques. Les jeunes femmes de 25 ans qui fument et prennent la pilule ont un comportement très risqué et elles ne s’en rendent pas compte malheureusement. C’est dommage que les gynécologues ne soient pas plus en alerte là-dessus. Ou qu’on apprenne ça à l’école, en classe de 4e quand on découvre le fonctionnement du corps humain. On manque d’information et de prévention en France, c’est alarmant.
Isabelle Weill: Tous les ans, lorsqu’une femme a rendez-vous chez la gynécologue, elle doit se soumettre à une prise de sang pour le suivi de pilule. C’est à ce moment-là qu’on va pouvoir analyser votre taux de cholestérol, ce genre de choses. Si vous ne prenez pas la pilule, une prise de sang à jeun suffit pour vous rassurer. Mais si vous ne fumez pas, si vous ne prenez pas la pilule, si vous faites un minimum d’activité physique et que vous mangez sainement, vous avez peu de chances d’être concernée !
Isabelle Weill: Pour la deuxième année consécutive, je suis heureuse d’organiser un défilé caritatif pour alerter le plus grand nombre de personnes aux maladies cardiovasculaires. Ce sont des personnalités artistiques de tous horizons qui s’engagent, de tous milieux. Il y a des gens des médias, des personnes des milieux littéraires, de la chanson etc. c’est très varié ! Il n’y a pas de mannequins, ce sont de “vraies” femmes qui portent les vêtements, il y a toutes les morphologies, c’est ça que j’aime bien. J’ai fait appel à mon carnet d’adresses et puis une agence m’a aidée. Mais le projet a séduit d’emblée. L’idée est que tout le monde porte du rouge. J’ai alors pensé à Anne Roumanoff, c’est quand même sa couleur… Je l’ai contactée très simplement via LinkedIn, elle m’a répondu “oui” tout de suite. J’ai aussi invité des jeunes femmes de la Faculté de Médecine cette année. En tant que futurs médecins, c’est important qu’elles fassent passer le message et puis j’avais envie de les sensibiliser en leur disant “faites attention à vous” !
Isabelle Weill: Il est vrai que les jeunes femmes se tournent de plus en plus vers une vie saine, il y a une vague très positive et je m’en réjouis, mais je reste consciente du fait que cela concerne principalement les grandes villes… Ce sera long, mais c’est pas grave ! Je suis persévérante ! Je trouve surtout qu’il y a encore beaucoup d’inégalités entre les hommes et les femmes, et c’est peut-être cela qui me dérange le plus. Les symptômes sont très différents entre les deux sexes et ils sont encore très méconnus pour la femme. Quand un homme a un accident cardiovasculaire, dans 9 cas sur 10, sa femme va veiller à ce qu’il prenne ses médicaments et retourne faire sa visite de contrôle chez le médecin. Pensez-vous qu’un homme va en faire de même pour sa femme ? Non. Le taux d’abandon de traitements est très élevé chez les femmes, c’est préoccupant.
Isabelle Weill: Début avril, chaque année, nous organisons le “Red Day”. Il y a une vraie mobilisation de la part des medias qui nous suivent et nous soutiennent, c’est précieux. Les femmes s’habillent alors en rouge, et les hommes accrochent un petit coeur rouge à leur veste, en signe de soutien. Cela nous donne une visibilité, on n’en a jamais assez.
Cette année, L’Exception rejoint l’opération RED défilé de l’association Sauvez le coeur des femmes.
Sensible à la démarche de l’association, l’Exception s’engagera à ses côtés lors de cet événement. À l’occasion du RED défilé , pour tout achat d’un produit de la sélection RED, l’Exception reversera 10% à l’association.
Retrouvez la sélection rouge sur notre site : pour la femme et pour l’homme.
Crédit photo : @Johanne Azoubel