Marine : Je m’appelle Marine, j’ai 32 ans. Je suis originaire de Normandie. Après le lycée, je suis partie à Londres. J’y ai rencontré une créatrice de vêtement. Quand je suis revenue à Paris, j’ai entamé des études de stylisme à Mod’Art International. J’y ai étudié pendant trois ans et je me suis formée pour être professeur de stylisme. Suite à ça je suis partie à Madrid pour diriger l’antenne de Mod’Art, ce que j’ai fait pendant deux autres années. Quand je suis revenue à Paris, j’ai été styliste freelance pour tous types de marques, puis j’ai créé Les Garçonnes, ma marque de pantalons.
M : J’ai récupéré une collection de pantalons à plis, des années 50 à aujourd’hui, qui appartenait à ma grand-mère. Je les portais tout le temps et tout le monde me complimentait sur ces pantalons. Elle allait les faire fabriquer sur mesure chez des petites couturières à Paris. Ils étaient un peu grands pour moi mais je les portais ceinturés. Ça a vraiment été le point de départ de la création de ma marque.
M
: Depuis que je suis toute petite je porte des pantalons. Je ne porte quasiment jamais de jupes ou de robes. J’allais piocher dans le vestiaire de mon père. Le pantalon est la pièce maitresse de mon dressing depuis toujours. De ce fait, je connais les problématiques que l’on peut rencontrer quand on cherche de beaux pantalons bien coupés, un peu originaux, chics et décontractés qui durent.
M : Je pense qu’on s’habille toutes comme on a envie aujourd’hui, en tout cas en France. J’ose espérer que l’on est assez libres pour faire ce que l’on veut. La mode nous propose de tout et chacune peut y trouver son compte. Enfin j’espère !
M : La femme Les Garçonnes est indépendante, libre, elle aime être dans le confort tout en étant féminine. Elle est forte et élégante. Elle assume également sa partie masculine. Toutes les femmes ont une part de masculinité de la même manière que les hommes ont une part de féminité. J’aime que les individus l’assument et le montrent.
M : Ma grand-mère est ma source d’inspiration numéro une. Porter ses pantalons c’était aussi m’approprier sa liberté, son émancipation. C’était une femme inspirante et avant-gardiste. Autrement, le vestiaire masculin m’inspire beaucoup, surtout les pièces des années 30 à 50.
M : La base de mon travail c’est le tissu. Je commence par choisir une matière au coup de cœur. À partir de cette matière, je dessine une forme et je travaille ensuite avec une modéliste. Je travaille rarement à plat, c’est-à-dire que l’on part d’une base de pantalon puis on fait le moulage sur moi. On ajoute ensuite des plis, de la hauteur, de l’ampleur… Il faut savoir que je ne suis pas une grande dessinatrice. L’idée est dans ma tête puis elle se transforme durant les phases de modélisme et de moulage. C’est ensuite ma modéliste qui coud le prototype avant que je sous-traite la production auprès d’ateliers parisiens.
M : J’aime l’aspect humain dans ce métier. Je n’ai pas choisi la mode pour la mode. Ce sont les rencontres qui m’ont amené à faire ce que je fais. J’aime être proche de mes collaborateurs, et de créer une relation de confiance avec eux. C’est important pour moi de connaître les personnes avec qui je travaille.
M : Cela m’impose des conditions en terme de quantité. Je peux avoir un coup de cœur sur une matière et ne pas avoir la quantité suffisante. À ce moment-là je fais des collections capsules ou je chine un tissu équivalent. Je travaille beaucoup le drap de laine que je trouve facilement. Il y a trois pantalons que je décline depuis trois ans et pour chaque saison je crée un ou deux nouveaux modèles.
M : Pour moi la combinaison est une déclinaison du pantalon. Quand on maîtrise le pantalon il est possible de maîtriser la combinaison. Il est important que la pièce soit bien coupée et qu’elle réponde à la morphologie de chacune. Je fais aussi une veste, car de nombreuses clientes m’ont demandé de composer un total look. Ça donne un look tailleur chic et décontracté. Je ne souhaite pas élargir beaucoup plus. Concernant les autres pièces, je pense qu’il y a des créateurs qui font déjà cela très bien. Pour ce qui est des chemises, si je me lance un jour, ce sera certainement de la chemise d’homme car je ne porte que ça.
M : Certain de mes pantalons sont unisexes. J’espère un jour avoir les moyens de décliner tous les pantalons pour l’homme et pour la femme. Il faudrait que je reprenne tous les patronages afin de les adapter.
M : J’ai fait une campagne de Crowdfunding chez KissKissBankBank et L’Exception était un mentor. C’est une des raison pour laquelle j’ai choisi cette plateforme. L’Exception a parrainé ma campagne et nous avons ensuite commencé notre collaboration.
M : Pouvoir développer une ligne pour les hommes et être la référence en pantalon de qualité pour les deux sexes.
M : Une veste Saint Laurent que ma mère portait à un Noël quand j’étais petite.
M : Dance Monkey de Tones & I.
M : Les films de Wes Anderson.
M : Des pantalons.
M : AGOGOGANG, au 6 Rue du Trésor dans le 4e arrondissement.
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