Manon
: Bonjour. Je m’appelle Manon, j’ai co-fondé Johnny Romance avec Laura. On s’est rencontrées au Lycée suite à des études d’arts appliqués puis de stylisme à l’atelier Chardon Savard.
Laura
: Moi c’est Laura et j’ai le même parcours que Manon. On s’est suivies avant de se séparer pour faire des stages chacune de notre côté. Pour ma part, j’ai fait du design textile et du stylisme photo. On a également suivi une formation accélérée de création d’entreprise au sein de l’Adie creajeune et nous avons créé Johnny Romance suite à notre projet de fin d’études.
L
: Moi oui. J’ai cette idée de créer ma marque de vêtements depuis toute petite. J’ai toujours été attirée par la mode et l’illustration. Ça a toujours été une évidence pour moi.
M
: Pour moi, l’envie de créer des vêtements est venue avec les études. Au départ, je voulais être scénographe, c’est pour cela que j’ai fait des études d’arts appliqués. Je me suis vite rendue compte que ce n’était pas fait pour moi. Comme le textile m’intéressait aussi beaucoup, j’ai fait une école de mode. Après, ce sont les stages qui m’ont influencé. J’ai fait un stage de stylisme et modélisme dans un atelier ; l’atelier Raphaelle H’limi. Côtoyer cette énergie créative et avoir l’opportunité de toucher à tout donne envie de se lancer. Et surtout, travailler dans des petites structures montre que c’est possible de créer sa marque.
L
: Oui, je suis d’accord. J’ai aussi fait un stage chez une marque de prêt-à-porter masculin axée sur la maille et le graphisme crée par Garance Broca qui s’appelle Monsieur Lacenaire. Faire toutes les tâches au sein du studio, du patronage à la relation client, permet de voir la richesse du métier de styliste, qui ne consiste pas qu’à dessiner.
M
: Nous travaillons depuis le début du mois à 100% sur la marque et allons ouvrir une boutique dans 11ème arrondissement de Paris en décembre prochain ! C’est la grande nouveauté de cette fin d’année !
M
: Personnellement, je baigne dans le point de croix depuis toujours. Ma grand-mère et ma mère en faisaient toutes les deux et m’en faisaient faire quand j’étais petite comme activité manuelle. Donc c’est quelque chose que je pratique depuis mon enfance. Avec Johnny Romance, on a eu envie d’utiliser le point de croix et montrer que cela pouvait être actuel. Le rendu du point de croix et sa texture nous intéresse aussi beaucoup visuellement.
L
: Il y avait aussi cette idée de mélanger savoir-faire traditionnel et prêt-à-porter.
M : En fait, pour notre projet de fin d’études, on a fait défiler des hommes barbus et tatoués avec des vestes en cuir, des rangers et des robes à fleurs. Le nom Johnny Romance met en lumière le jeu entre le masculin et le féminin. Un Johnny, c’est un peu un homme viril. Et « romance » désigne le côté plus romantique des fleurs, brodées au point de croix sur le cœur. Ce nom fait aussi référence à un certain côté kitsch assumé. Il évoque enfin la part de féminité assumée des hommes, parce que Johnny Romance était une marque pour homme au départ.
L : On s’est rendues compte que nos pièces étaient aussi achetées par des femmes, alors on a eu envie de s’adresser aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Ça n’a pas modifié notre travail au niveau des coupes. On a simplement plus de tailles maintenant. Aujourd’hui on propose la taille XS, ce que l’on ne faisait pas avant. Ça a surtout modifié notre rapport à la direction artistique. Être une marque unisexe nous donne plus de liberté au niveau des couleurs et des motifs.
M : C’est par goût. On trouve que les coupes masculines fonctionnent bien pour les femmes. Ça correspond plus à l’image de la marque aussi. Nous n’avions pas forcément envie de nous lancer dans des cols V ou des cols bateaux. Les coupes des vêtements pour homme nous correspondent mieux. Et puis notre clientèle reste essentiellement masculine.
M
: Déjà, selon les saisons, nous allons chercher des fleurs qui poussent plutôt en été ou plutôt en hiver, parfois qui évoquent une destination particulière. Pour la collection AW19 (NDRL, automne-hiver 2019), nous avons joué avec l’univers de la montagne, donc on a fait des edelweiss et des baies. Pour l’été prochain, nous ferons une collection plus « riviera ». Il y aura du Jasmin, des marguerites et des oliviers.
L
: On essaye aussi de les choisir en fonction de leurs noms ou de leurs significations. Par exemple les fleurs qui ont des noms qui sont aussi des prénoms, comme les iris ou les capucines, ont tendance à bien fonctionner. Après, lorsque l’on arrive à trouver une fleur de saison, qui esthétiquement nous parle et qui a en plus une jolie symbolique, alors on est ravies.
M : Oui, tout à fait, c’est aussi le logo de la marque. C’est notre intemporelle. Nous la déclinons chaque saison dans de nouveaux coloris.
M : Cet hiver est la première saison où l’on propose d’autres motifs que des fleurs, toujours bordés au point de croix et dans un esprit bucolique. Nous avons imaginé des paysages de montagne. Pour l’été prochain, il y aura des paysages de bord de mer.
L
: Nos voyages, nos sorties, les expositions... On regarde aussi les dessins d’illustrateurs qui travaillent beaucoup la fleur, comme Inès Longevial ou Marie-Laure Cruschi.
M
: Nous nous inspirons aussi de livres de botanique et de vieux magazines de point de croix, récupérés auprès de ma famille.
M : OEKO TEX est un label qui est décerné aux usines qui s’engagent à ne pas utiliser de produits chimiques dans le procédé de fabrication des vêtements, que ce soit pour cultiver la matière première ou pour la transformer. Les vêtements qui répondent à la norme OEKO TEX sont donc certifiés sans produits chimiques, ni pour l’homme, ni pour la planète.
M : Oui, nous respectons aussi les normes GOTS (Global Organic Textile Standard) et Fair Wear. GOTS est un label qui va au-delà de l’utilisation de fibres naturelles et qui vise à réduire l’impact écologique de la production en général. Ce label évalue l’ensemble des étapes de production et de commercialisation, de la transformation à la distribution en passant par la fabrication, l’emballage, l’étiquetage… Le label Fair Wear a une visée plus éthique et permet d’assurer des conditions de travail décentes aux travailleurs dans les usines.
L : Oui, c’était important pour nous de répondre à ces normes. Comme nous ne fabriquons pas en France, mais au Bangladesh, nous avions à cœur d’assurer la qualité de nos vêtements mais aussi de s’assurer que nos partenaires respectent des règles d’éthique élémentaires, notamment au regard des conditions de travail des ouvriers, car le Bangladesh a mauvaise réputation à cet égard. La prochaine étape est de fabriquer à 100% en Europe. Pour cet hiver, nous avons déjà commencé à produire nos chemises au Portugal.
M : C’est notre usine de broderies en France qui est partenaire d’une usine au Bangladesh, laquelle respecte les normes de ces labels.
L : Nous allons souvent dans le Sud-Ouest à Biarritz ou bien à Oléron car nous y avons nos familles, donc nous avons trouvé notre usine par le bouche-à-oreille. Les broderies sont réalisées par des machines. Après avoir un peu formé les gens avec qui nous travaillons à la technique du point de croix, nous avons réussi à obtenir un résultat qui nous plaisait assez rapidement.
M : Nous leur avons montré la technique que nous voulions et nous leur avons présenté des dessins en pixels pour qu’ils puissent voir la structure du point de croix. Ensuite, nous avons collaboré pour la réalisation sur les machines.
L : Nous avons fait une campagne de crowdfunding avec kisskissbankbank en 2017 pour le lancement de notre premier pop-up Store. L’Exception a été l’un de nos mentors dans ce projet et un des premiers magasins à nous soutenir.
M : Nous allons nous consacrer à 100% à la marque et étoffer nos collections. Nous voudrions pouvoir proposer un vestiaire complet et nous lancer dans l’accessoire. Grâce à notre future boutique, tout devient possible !
M
: Mon premier voyage à Londres et la découverte des marchés aux puces !.
L
: Les magazines de mode que ma mère ramenait de ses voyages. Elle était hôtesse de l’air.
M & L : Yinde de BCUC.
M & L : Laurence Anyways de Xavier Dolan.
M & L : Des fleurs.
M
: Le Caminito, un restaurant de cuisine française qu’on adore dans le 13ème arrondissement.
L
: La bibliothèque Forney et aussi La maison Deyrolle
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