L’histoire de Repetto se conte comme une vraie success story. En 1947, la première boutique de la marque Parisienne sort de terre. Inspirée par son fils danseur, Rose Repetto y présente un nouveau chausson de danse plus technique, plus confortable et plus souple que les autres. Cette innovation est possible grâce à l’invention du cousu-retourné. Des célébrités comme Brigitte Bardot ou encore Serge Gainsbourg démocratisent alors ces chaussons de jour au style atypique. La ballerine Cendrillon et la fameuse Zizi chaussent les pieds du Tout-Paris et sortent Repetto de la salle de danse. Au début des années 2000, l’arrivée du visionnaire Jean-Marc Gaucher redynamise la marque qui paraît être à bout de souffle. Le positionnement est repensé, la communication est plus maîtrisée. De ce fait, la ballerine Repetto se veut plus luxe. Les collaborations avec de grands créateurs se multiplient - Yohji Yamamoto, Karl Lagerfeld, etc. - de même qu’avec des artistes contemporains comme Stromae ou Matthieu Chedid. Fort de son regain de succès, le développement continue avec une ligne textile puis une eau de parfum. Fière de ses la valeurs, la marque oeuvre dorénavant à promouvoir la Danse pour tous, via sa fondation, ainsi que son savoir-faire grâce à du partenariat scolaire.
La ballerine Cendrillon et la fameuse Zizi chaussent les pieds du Tout-Paris et sortent Repetto de la salle de danse.
Au fort de son exploitation, l’usine de Saint-Ménard-d’Excideuil concentrait 250 salariés. Aujourd’hui, la petite fourmilière de Repetto s’est dispersée en Europe et au-delà pour répondre aux nouvelles demandes du marché. Ici, ce petit bastion de Dordogne se bat quotidiennement pour garder un savoir-faire unique. Ainsi les pointes, demi-pointes et ballerines restent l’apanage des ateliers français de Repetto. Il en sort alors 80% de paires cousues retournées, 10% de pointes, le reste étant des paires dites soudées.
Après 37 ans dans l’entreprise, Joelle a tout connu ou presque chez Repetto ; les hauts comme les bas. Multi casquette, la responsable du pôle de formation est passée par de nombreux services : la surjeteuse pour la création des tutus ou encore le bichonnage.
Fabien et Teva travaillent au module de montage cousu-retourné. Ils produisent en moyenne 300 à 400 paires par jour. La production de leur module peut atteindre les 800 paires par jour dans les plus fortes périodes.
C’est au Maroc que l’histoire de fabrication des ballerines Repetto commence. Là-bas, les tiges de cuir à l’origine des fameuses paires y sont préparées. Arrivées en Dordogne, les tiges sont inspectées puis stockées dans la salle des mariages en attendant patiemment de devenir des chaussures. Lorsqu’il est temps pour elles, les tiges sont cousues à leur semelle, le tout à l’envers. Elles sont ensuite retournées, chauffées puis découpées. C’est alors que la paire de ballerines ou de Zizi voit enfin le jour.
Consciente des nouvelles problématiques écologiques, la marque continue ses efforts en recherche et développement. La griffe a aujourd’hui conçu un atelier de montage cousu-retourné pour des semelles en caoutchouc. Outre la réduction des étapes et donc la rapidité de production améliorée, c’est l’économie de matière qui est mise en valeur.
Par ailleurs, Repetto s’efforce de garder une partie de son savoir-faire à Saint-Ménard-d’Excideuil malgré l’externalisation de certaines productions. En effet, l’usine de Dordogne conserve un atelier de production pour toutes les paires de chaussures soudées, c’est-à-dire thermocollées. De plus, elle s’efforce de produire minutieusement les chaussons de danse des professionnels. À ce poste si précieux, Josette la doyenne de l’entreprise s’applique avec passion.
chauffées puis découpées. C’est alors que la paire de ballerines ou de Zizi voit enfin le jour.
En plus de ses techniques uniques, c’est l’effort mis dans les détails et les finitions qui donnent à Repetto cette haute qualité et cette renommée. Chaque étape est consciencieusement exécutée à la main. La première de propreté est collée, l’étiquette de composition est accolée et les lacets sont durcis. En bref, les chaussures sont choyées, bichonnées avant d’être mise en boîte prête à être expédiée aux 4 coins du globe, dans les plus grandes boutiques.
Depuis 2010, Repetto propose une personnalisation entière de ses ballerines. C’est ici que naissent les collaborations ainsi que les différents prototypes. Les matières nobles y sont mises à l’honneur : crocodile, python, anguille tous les types de cuir peuvent y être travaillés. Les dernières technologies et les piqueuses travaillent au pas et de manière chirurgicale dans cet espace où créativité et excellence sont les maîtres mots.