La fast-fashion… Apparue dans les années 1980 quand les marques de mode s’inspiraient de la haute-couture pour produire des modèles semblables à des prix plus abordables, elle est aujourd’hui omniprésente dans nos vies. Les grandes marques multinationales telles que Zara, Boohoo ou encore Uniqlo ont bâti de gigantesques empires de la fast-fashion.
Mais finalement de quoi parle-t-on quand on parle de fast-fashion ? C’est ce que nous allons voir ensemble.
Le concept de fast fashion (mode éphémère ou mode rapide en français) désigne un renouvellement ultra-rapide et très régulier des collections de prêt-à-porter, résultant en des produits à très faible coût. Cette mode du jetable a des conséquences désastreuses tant sur les aspects sociaux qu’environnementaux.
Ce modèle est très vite devenu la norme dans ce secteur, les industriels de la mode cherchent à réduire les coûts de production, à fabriquer en flux tendus et à raccourcir les délais d’approvisionnement, tout cela dans le but exclusif d’optimiser et maximiser la rentabilité et donc proposent des vêtements de piètre qualité.
Nous allons maintenant appréhender le fonctionnement de la fast fashion.
Le modèle repose sur une industrie très polluante, énergivore en: ressources fossiles, main d'œuvre à bas coût et matières premières.
Elle fonctionne selon un processus bien spécifique propre à ce mouvement.
Tout d’abord, la production se fait par des sous-traitants, dans des usines à l’autre bout du monde, souvent des pays asiatiques tels que la Chine, l’Inde, le Bangladesh ou encore le Pakistan avec des coûts de main d'œuvre très bas et de manière peu éthique. Les conditions de travail sont mauvaises et les employés très peu rémunérés. On n’oublie pas non plus le travail forcé ou encore le travail des enfants. On peut même parler d’esclavage moderne, les employés du textile travaillent jusqu’à 18h par jour, 7 jours sur 7. Sans compter leur salaire de misère, on parle de 23€ par mois en Ethiopie en 2019, 127€ en Inde, 0,32$ / heure au Bangladesh ou encore 0,55$ / heure au Pakistan.
Contrairement aux marques de mode classiques qui sortent entre 2 et 4 collections par an, les géants de la fast-fashion peuvent sortir jusqu’à 36 collections par an (soit 1 toutes les semaines et demi !). Qui dit autant de collections, dit plagiat. En effet, les marques de fast fashion n’hésitent pas à plagier massivement les créateurs et autres designers, quitte à les intimider par la suite en cas de plainte.
Les matières premières sont de très mauvaise qualité afin de réduire les coûts au maximum. La plupart des vêtements sont fabriqués en matières synthétiques qui sont des plastiques dérivées du pétrole (polyester, nylon etc)
Tout ceci repose sur un modèle de marketing agressif avec de la publicité à outrance qui s’immisce dans nos esprits sans cesse, ainsi que des promotions toujours plus fortes allant jusqu’à -90% parfois.
Intéressons-nous maintenant à l’impact de la fast fashion sur les aspects environnementaux et sociaux.
L**’impact environnemental** de cette industrie est phénoménal, les multiples étapes nécessaires à la fabrication d’un vêtement participent au lourd bilan carbone. En effet, tout le processus de production et de consommation pollue : que ce soit la production des matières premières (culture, élevage, fabrication), la transformation de ces fibres en fils (teinture, ennoblissement) ou encore le transport de ces vêtements sans oublier l’utilisation et la fin de vie de ces vêtements. Chacune de ses étapes entraîne inévitablement une pollution de l’air, de l’eau et des sols ainsi qu’une consommation mirobolante d’eau et d’énergie.
Prenons les émissions de gaz à effet de serre par exemple. Un vêtement parcourt près d’1,5 fois le tour de la Terre avant de se retrouver dans nos magasins. On estime à 4 milliards de tonnes d’équivalent CO2 émises chaque année par l’industrie de l’habillement (incluant vêtements et chaussures). Selon l’Ademe, c’est plus que l’impact des vols internationaux et du trafic maritime réunis.
Continuons par l’eau. On estime que l’industrie de la mode est le troisième secteur le plus consommateur d’eau après la culture du blé et du riz. Certaines cultures telles que le coton nécessitent des quantités d’eau astronomiques pour pousser, la pluie ne suffisant pas, il faut détourner des rivières, des cours d’eau pour assouvir la soif des cultures privant souvent les populations locales d’eau pour s’abreuver. Pour vous donner un ordre d’idée, la fabrication d’un seul t-shirt en coton utilise l’équivalent de la consommation d’eau de 70 douches (Ademe).
La fast fashion privilégie l’utilisation de matières pétro-sourcées telles que le polyester, matière la plus produite. 60,5 millions de tonnes de polyester ont été fabriquées en 2021 (Ademe). Ainsi, en plus de la pollution de l’air et de l’utilisation de ressources non-renouvelables, la fast-fashion, avec des matières plastiques pollue l’eau. En effet, à chaque lavage, ces vêtements rejettent des micro-plastiques qui ne sont pas filtrés par nos machines à laver et finissent donc dans les océans. On estime à environ 240 000 tonnes de microparticules plastiques lâchées dans la nature chaque année, soit l’équivalent de 24 milliards de bouteilles en plastique.(Ademe)
N’oublions pas les matières issues d’animaux comme le cuir, la laine ou encore la soie. Si les usines ne sont pas encadrées, il se peut que les animaux vivent dans des conditions difficiles et ils sont souvent maltraités.
Outre la pollution de l’eau, la fast fashion pollue les sols notamment à cause des nombreux pesticides utilisés dans les récoltes, dans la culture du coton par exemple. On utilise aussi énormément de produits chimiques pour la teinture, l'ennoblissement des tissus. Ces substances sont ultra toxiques pour les ouvriers qui les utilisent et pour les écosystèmes marins qui les reçoivent lors des lavages. Selon l’Ademe, 20% de la pollution des eaux dans le monde serait imputable à la teinture et au traitement des textiles.
A cela on peut ajouter les émissions induites par le transport des vêtements vers les distributeurs car parcourir 65 000 km et bien ça émet !
La surproduction induit du gaspillage avec beaucoup d’invendus mais aussi (et surtout) de la surconsommation. Le marketing n’aide pas…
Les soldes, les promotions en tout genre toute l’année, les publicités omniprésentes, un marketing agressif, tout pousse à la consommation. La mode d’aujourd’hui impose un renouvellement extrêmement rapide et fréquent des pièces de nos armoires. On estime qu’en Europe on se débarrasse de 4 millions de tonnes de vêtements par an. Parmi eux, 80% sont jetés dans la poubelle des ordures ménagères et qui finissent pas être enfouis ou incinérés.
Les vêtements sont parfois donnés. S' ils ne sont pas utilisés en France ils sont souvent envoyés dans d’autres pays tels que le Kenya ou la Tanzanie. Cependant, cela peut très vite se transformer en cadeaux empoisonnés. En effet, beaucoup trop de vêtements sont envoyés, pas toujours adaptés au climat des pays en question. Ils finissent dans des décharges transformant ainsi les pays en véritables décharges à ciel ouvert.
Outre l’impact environnemental, la fast fashion possède un incommensurable impact social. La vie de millions de travailleurs, où près de 80% sont des femmes, est impactée par l’industrie du vêtement. Vous êtes certainement familiers du scandale du Rana Plaza en 2013 au Bangladesh, quand le bâtiment qui abritait les ateliers de confection du diverses marques s’est effondré, coûtant la vie de 1100 personnes et en blessant 2500 autres.
Ce n’est malheureusement qu’une petite partie. Dans ce que l’on appelle les sweatshops ( les usines de confection), les conditions de travail sont déplorables, les minimas sociaux ne sont aucunement respectés. Heures de travail à rallonge, salaires plus que bas, travail forcé, travail des enfants, bâtiments insalubres, absence de contrat, la liste est malheureusement très longue. On estime aujourd'hui que près de 170 millions d’enfants sont exploités par l’industrie textile. Les salaires sont constamment revus à la baisse, au bon vouloir des marques et de leur volonté de faire de la rentabilité.
Les mesures de sécurité ne sont pas du tout respectées, les employés travaillant avec des produits chimiques peu ou pas protégés.
Les teintures, métaux lourds et autres produits extrêmement toxiques sont déversés dans les cours d’eau, essentiels à la vie des locaux et s'infiltrent dans les nappes phréatiques. Ceux-ci sont obligés de les utiliser pour boire, se laver ou encore arroser leurs champs ce qui entraîne des maladies telles que des cancers, des maladies gastriques entre autres pathologies.
Personne n’est épargné, les microparticules de plastique qui s’échappent lors des lavages finissent dans les océans mais aussi dans la faune marine comme les poissons. En les mangeant, nous ingurgitons ces microparticules qui ont un impact sur nos systèmes immunitaires et respiratoires ou encore induisent une baisse de la fertilité.
Nous venons de voir à quel point la fast-fashion est problématique sur différents niveaux. Mais comme si la fast fashion ne suffisait pas, aujourd’hui on assiste à la naissance d’un autre mouvement: l**’ultra fast-fashion**, représentée notamment par des grandes enseignes telles que Shein.
Et ça qu’est-ce que c’est ? Et bien on reprend toutes les caractéristiques de la fast-fashion (production rapide dans de mauvaises conditions sociales et environnementales avec des matières de faible qualité pour pas cher) et on fait encore pire.
Avec l’ultra fast fashion ce ne sont pas entre 1000 et 2400 produits sortis par mois comme la fast fashion. Non, non on parle bien de 5 000 à 10 000 produits sortis chaque JOUR.
Le modèle est poussé à l’extrême… Le marketing est très agressif et pousse perpétuellement à l’achat avec des produits disponibles peu de temps, des codes promo à gogo, des prix toujours plus bas…
Mais les conséquences sont aussi poussées à l’extrême… Les émissions de gaz à effet de serre sont décuplées. On estime même que si la tendance se poursuit, en 2050 le secteur de la mode émettra près de 26% des émissions mondiales.
La qualité des produits est encore plus réduite, rendant les vêtements très fragiles et incitant ainsi au changement fréquent dans la garde-robe. Finalement, c’est encore plus de gaspillage et de déchets textiles générés. Et on ne parle même pas des travailleurs toujours plus exploités pour répondre à la cadence infernale…
Voilà, nous avons pu voir à quel point la fast-fashion engendre des problèmes sur beaucoup de points. C’est à nous autres, consommateurs de changer nos habitudes de consommation afin de ne pas inciter à la surproduction et ainsi limiter l’impact de la fast fashion.
Quelles sont les alternatives à la fast fashion?
En opposition totale à la fast fashion, il existe le concept de la slow fashion. Mais qu’est-ce que c’est ? Et bien c’est un mode de production éthique dans le respect de l’environnement, des humains et des animaux. Cette mode éthique met en avant la qualité des matières premières à faible empreinte environnementale, le respect des minima sociaux ou encore la transparence et la traçabilité de la chaîne de valeur.
Il faut tout faire pour que cette mode responsable devienne la norme. Il faut donc choisir de consommer moins mais mieux en privilégiant des pièces à la conception durable ( éco-conception, matières premières recyclées, biologiques..) et au mode de production raisonné (bonnes conditions de travail, fabrication locale, précommande..). Le cycle de vie des produits est également pris en compte de la conception à la fin de vie.
Il est donc possible de se tourner vers des marques éco-responsables aux matériaux certifiés, biologiques, durables, recyclés ou encore upcyclés. Vous pouvez par exemple acquérir des vêtements éthiques ou encore des vegan, ou d’autres fabriqués en chanvre ou en lin qui sont des matières peu consommatrices d’eau, ou encore en coton biologique. La production la plus locale possible est à privilégier également. Les labels ou autres certifications telles que Oeko-Tex, GOTS, Fair Trade, PETA Approved Vegan, Fair Wear Foundation sont des moyens sûrs de repérer les vêtements de qualité.
Contrer la fast-fashion passe aussi par l’utilisation que l’on fait de nos vêtements. Il faut préserver la durabilité de ceux-ci. Il est important de garder nos habits le plus longtemps possible en les réparant par exemple, ou encore en faisant attention à leur entretien (moins les nettoyer, bien lire les étiquettes etc ) afin de limiter la surconsommation.
Participer à l’économie circulaire en achetant ces vêtements en seconde main afin de donner une seconde vie aux habits est aussi une bonne alternative qui permet de réduire la production de vêtements.
Vous avez désormais toutes les clés en main pour arrêter d’acheter de la fast fashion. Découvrez nos marques Eco x Ception, des marques qui font avancer la mode dans la bonne direction !
L'Exception part à la découverte des savoir-faire de ses marques. A l'occasion de l'arrivée des nouveautés de la saison, nous avons eu le plaisir de visiter le site de fabrication Opinel à Chambery.
La sélection Eco x Ception , met en lumière des marques dotées d'une démarche responsable, qu’il s’agisse du choix des matières premières, du procédé de fabrication ou de l’impact social.
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