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À l’occasion de la sortie de son album « Cure », 6 mois après la présentation de son premier EP « Kid », nous avons rencontré l’artiste dont tout le monde parle, Eddy de Pretto. Entre un show Chanel et son passage sur Canal +, nous avons eu le plaisir d’échanger avec le jeune artiste à propos de son premier album qui allie savamment des sonorités de pop, de rap et de variétés françaises habillées de textes plein d’émotion.
Eddy de Pretto nous plonge dans son intimité et nous accorde une interview placée sous le signe de la bonne humeur et de la sincérité.
Shop the look
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Lorsqu’on écoute ta musique, on n’arrive pas vraiment à définir ce son qui est quand même très particulier. Comment est-ce-que toi tu le définirais ?
Je n’ai justement pas envie de le définir pour que les gens qui sont d’habitude restreints par un style de musique en particulier puissent avoir la liberté de s’ouvrir à de nouvelles choses qui ne soient pas forcément attendues.
C’est pour ça que je ne veux pas dire chanson, rap, soul, etc.
Je trouve ça génial par exemple qu’à la FNAC dans les rayons urbains, des personnes qui n’écoutent d’ordinaire que du rap puissent découvrir par hasard mon album et tomber sur des sons avec des envolées lyriques, beaucoup plus d’intimité, des textes écrits à coeur ouvert… Et ils peuvent kiffer ! Il y a des gens qui m’envoient des messages en me disant « d’habitude je n’écoute que du rap et du métal et pourtant là il y a un truc». Ça passe à travers, du moins c’est ce que j’espère en tout cas !
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C’est vrai qu’il y a un côté héritage de la chanson française avec des textes très travaillés. Quels sont les musiciens dont tu te sens un peu l’héritier en terme d’inspiration musicale ?
Ma mère m’a bercé à la chanson française, la BO de chez moi c’était Barbara et Brassens qui tournaient en boucle. Et moi, à l’époque c’était Rohff, Sinik, et Diam’s… Tous ces artistes-là formaient mon entourage musical.
J’écoutais la musique avec mon Ipod Nano où je téléchargeais des playlists en veux-tu en voilà avec énormément de styles. J’écoutais
aussi des radios un peu plus populaires/mainstream où il y avait un peu de tout !
Du coup, je n’ai pas eu l’habitude de me cantonner à un style, j’ai toujours été curieux et j’ai eu envie d’amener ça quand j’ai fait mon
album. J’ai pioché dans tout ce que j’aimais, mais je n’ai pas volontairement fait le pont entre ces styles, je ne voulais pas écouter Barbara et Brassens à 10 ans par exemple, ça me saoulait,
mais ça fait partie de mon ADN aujourd’hui.
mais ça fait partie de mon ADN aujourd’hui.
Tu écris tous les textes ? Tu composes tout ? Tu fais tout toi même ou tu es aidé ?
Oui j’écris et compose mais on est quand même plusieurs, je fais 75% des choses on va dire.
En écoutant tes sons, on a l’impression que ce sont des morceaux qui peuvent parler à toutes
les générations. Ca parle aux jeunes avec « Fête de trop », mais aussi aux parents qui peuvent être intéressés par tes propos sur la virilité avec « Kid ». Ca parle un peu aux gens qui ont 20 ans, 40 ans, 60 ans…
Oui c’est assez éclectique ! En tout cas, en concert il y a énormément de très jeunes, des plus vieux, des filles, des hommes, des gays, des hétéros, c’est cool !
On trouvait que sur l’EP il y avait un côté tubesque, alors que ton album se laisse plus apprivoiser, il faut l’écouter plusieurs fois, il y a des choses plus personnelles aussi… Tu l’as travaillé différemment ?
Non pour moi c’était la continuité, j’avais pas mal de morceaux qui étaient sur l’EP et j’ai juste ajouté d’autres morceaux pour avoir un album complet et grandir le propos, ce sont les mêmes questionnements sur des thèmes un peu plus différents et plus ouverts.
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Aujourd’hui, tes textes sont des histoires personnelles, on le remarque notamment dans l’EP
avec le single « Fête de trop ». C’est ce que tu as pu vivre dans des soirées ou est-ce-que, au contraire, tu racontes des histoires
sur des personnages ?
sur des personnages ?
Non c’est totalement moi, sinon je n’arriverai pas à écrire ! Il y a beaucoup de gens qui me
demandent en ce moment d’écrire des chansons pour eux mais je ne sais pas trop le faire je crois… C’est vraiment moi, « J’y ai mis toute ma vie ! » *rires*
Dans « Kid » on a une plongée directe dans ton intimité, tu parles de ton père, de ta famille
et de ton enfance c’est ça ?
et de ton enfance c’est ça ?
Oui, en fait j’ai surtout l’impression que ce sont mes questionnements. L’idée de toujours avoir un certain recul, une distance vis-à-vis des choses vécues et de pouvoir un peu les résumer, les travailler, les questionner, les analyser… Et c’est là où c’est un peu « thérapeutique
», c’est que j’essaye de m’extirper l’âme des expériences que je vis dans ce corps humain et d’analyser un peu les choses d’une autre manière que méga interne. Dans « Kid » je ne parle pas que de mon père, je parle de cette autorité et de cette éducation sans tendresse, sans signe de failles, de sensibilité… J’ai grandi là-dedans. Et même ma mère a ce côté viril, elle n’a jamais montré aucune faille ni quoi que ce soit pour m’éduquer, par peur que ça casse une certaine hiérarchie d’un fils trop débordant.
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"Je ne voulais pas écouter Barbara et Brassens à 10 ans par exemple,
ça me saoulait, mais ça fait partie de mon ADN aujourd’hui."
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Et aujourd’hui tu penses que ton père est fier de toi ?
Je pense oui, tu veux son numéro pour lui demander ? *rires* Mais je crois, j’espère oui ! Je pense que le succès ça rend fier tout le monde.
Il ne t’a pas parlé de tes titres en disant « mais non, en fait c’est pas ça les valeurs que je voulais
te communiquer » ?
Non, je n’ai jamais été éduqué dans la conversation du coup on en parle pas.
Mais il a écouté les sons forcément…
J’imagine oui.
En parlant de « Kid », c’est intéressant de te rencontrer en vrai parce que lorsque l’on regarde
le clip et tes photos, on a souvent l’impression d’un personnage assez dur en terme de style, de caractère, pas très souriant, alors qu’en réalité en discutant avec toi il y a tout de suite une chaleur et une proximité qui s’installe… On a l’impression que tu t’es construit une image virile qui correspond un peu à « Kid » ; comment tu l’expliques, tu t’es créé un personnage ?
Oui effectivement ce sont mes protections. Visuelles en tout cas ! Mais je ne le vois pas trop comme une façon de me créer un personnage… Je le vois plutôt comme une mise en condition, un truc beaucoup plus étoffé.
C’est comme des surcouches de soi pour justement se protéger un minimum de tout ça, mettre une distance avec une certaine notoriété ou quoi que ce soit.
Justement en parlant de notoriété, tu as eu une ascension assez dingue depuis ta nomination
aux Victoires de la musique, comment est-ce-que tu l’expliques ? La magie de la musique ?
C’est un concours de circonstances j’imagine. C’est être là au bon moment, de bosser, de proposer une certaine sincérité, quelque chose de cet ordre-là mais je ne peux pas l’expliquer.
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Aujourd’hui, tu es passé "de l’anonymat à la
célébrité" en deux ans, les gens te reconnaissent dans la rue, tu es passé à la télévision etc. C’est facile à vivre ?
Alors en fait c’est bête mais je ne sors plus trop par manque de temps donc je ne vois pas forcément l’impact que ça a à l’extérieur, je ne fais que bosser. Je suis comme dans une énorme télé-réalité à vie où je ne vois pas les gens. *rires*
Et pour toi c’était important d’avoir du succès ? Quand tu penses à ton enfance, à Créteil etc.
Les premiers signes où je me rappelle vouloir ça c’était quand j’étais chez ma mère. Je prenais
la télécommande du salon, je tournais l’halogène pour faire une scène et avoir de la lumière. J’avais toujours eu envie d’avoir une certaine exposition je pense,
ça m’a toujours excité.
ça m’a toujours excité.
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En parlant d’exposition, quand tu es sur scène tu ressens toujours ces sensations ?
Ouais, toujours.
Lors de tes lives, tu es juste sur scène avec ton iPhone et un batteur. C’est quelque chose qu’on n’a jamais vu vraiment avant, c’était quoi l’idée derrière tout ça ?
C’était simplement de balancer ces sons d’un iPhone pour mettre en avant une certaine simplicité, un certain minimalisme visuel. L’idée est de se focus sur le texte principalement, à la virgule près, au propos près. L’envie est de se faire entendre et écouter parce qu’il y a beaucoup de détails, c’est bavard donc je n’avais pas envie de distraire l’oeil plus que ça.
Concernant ton rapport à la mode maintenant,
est-ce qu’il y a une pièce fétiche que tu as toujours sur toi, lors de tes concerts par exemple ?
Mon petit pull Chanel angora ! *rires*
Non, il n’y a pas de pièce que j’ai toujours sur moi mais en ce moment, j’aime beaucoup une petite marque qui s’appelle Sunnei. J’adore ce qu’ils font ils revisitent le total look jogging !
Non, il n’y a pas de pièce que j’ai toujours sur moi mais en ce moment, j’aime beaucoup une petite marque qui s’appelle Sunnei. J’adore ce qu’ils font ils revisitent le total look jogging !
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"L’idée est de se focus sur le texte principalement, à la virgule près, au propos près. L’envie est de se faire entendre et écouter parce qu’il y a beaucoup de détails, c’est bavard donc je n’avais pas envie
de distraire l’oeil plus que ça."
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C’est vrai qu’on te voit beaucoup en jogging, très street, et là aujourd’hui on te voit avec une
chemise et du coup beaucoup moins street que ce qu’on voit sur
les photos habituelles !
les photos habituelles !
Tu vois il ne faut pas se fier aux apparences, « il est fermé, et il s’habille en jogging… pas du tout ! » *rires*
Ca dépend des jours et de mes humeurs en fait !
Ca dépend des jours et de mes humeurs en fait !
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Pour terminer, tu vis un peu un conte de fées en ce moment non ?
Oui c’est ça ! Mais un conte de fées sans la robe, et sans la fée *rires* En tout cas, c’est une volonté d’enfant, c’est ça qui est fou ! Surtout parce que quand tu y es tu réalises pas forcément ou tu réalises mais c’est pas exactement
comme tu l’imaginais en tout cas.
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PLONGEZ DANS L’UNIVERS D’EDDY DE PRETTO AVEC LE CLIP "KID"
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Photographe :
Sasha Maro
Retouche :
Ségolène Barre
Hair :
Cyril Nanino - L’atelier 68
MUA :
Amélie Moutia - Tom Ford
Stylisme :
Arnaud Abikanlou
Styliste florale :
Les Jeannes
Production :
Maëva bessis
