par L'Exception, le 21 décembre 2022
Corail est une marque ECO X CEPTION proposant des sneakers recyclées à partir de déchets marins récoltés à Marseille. L'Exception a rencontré Paul Guedj, le cofondateur de la marque, pour nous présenter ce projet innovant et responsable.
Paul : Corail fait référence à l’animal marin que l’on connaît. C’est un symbole : Le corail est la première victime de pollution plastique dans les mers. Le blanchissement des coraux est en partie lié à la pollution plastique. Or, quand les coraux disparaissent, c’est tout l’univers marin qui est détérioré. C’est un nom qui est porteur de sens, car le but de la mission est à terme de faire en sorte que les coraux respirent mieux.
Paul : J’ai monté Corail avec Alexis, que j’ai rencontré il y a un peu plus de 10 ans. On s’est toujours dit que l’on monterait notre boîte ensemble. Tous les deux, nous étions intéressés par les social business. Nous avons commencé chez L’Oréal, et cela nous a aidé, car nous nous sommes responsabilisés assez tôt (nous étions chefs de produits pendant cinq ans).
Un jour, nous nous sommes retrouvés à Marseille lors d’un weekend, et alors que nous allions à la plage, nous avons remarqué que l’on se baignait au milieu des déchets. Donc on a voulu résoudre le problème de cette pollution plastique.
Au moment où l’on s’est lancé en 2018, Adidas avait sorti une paire de sneakers en plastique recyclé, et nous avons trouvé le principe sympa. Cependant, Adidas ne donnait pas la provenance des bouteilles qui ont servi à confectionner les baskets. C’est alors l’idée fondamentale de notre projet : de pouvoir connaître l’origine des déchets que l’on a récupérés.
Paul : On exploite les bouteilles de deux façons :
Tout d’abord, il y a la récolte. Pour cela, nous avons deux sources pour notre matière première. Nous travaillons main dans la main avec des pêcheurs à Marseille, qui récoltent les bouteilles à la surface avec leurs chaluts. On travaille également avec des associations qui font des clean walk sur les plages de Marseille. Ensuite, on met les bouteilles et les restes de filets de pêche dans des machines à broyer.
Cela produit une pâte molle qui est ensuite cuite, que l’on injecte dans la semelle, dans nos ateliers au Portugal. Ce mélange de bouteilles et de filets de pêche, on appelle cela la seadust.
En plus des semelles, on transforme les bouteilles de plastique en fil de polyester recyclé. Pour cela, on chauffe le plastique puis on l’étire en un fil qui donne du polyester recyclé, tissé en France et envoyé au Portugal pour le montage.
Enfin, pour avoir un effet cuir sur le matériau extérieur de la basket, on utilise une base en polyester recyclé à 90%, et un Bio PU fait à partir de maïs, que l’on applique comme une couche de vernis sur le polyester recyclé et qui nous permet de retrouver l’effet du cuir. Ainsi, nos baskets sont entièrement véganes.
Pour découvrir la vidéo explicative sur la confection des baskets Corail, c'est ici.
Paul : Concrètement, nous avons un contrat avec eux, ils récoltent du plastique pour nous. Nous les avions rencontré en 2018, l’été était alors caniculaire, il n’y avait plus aucun poisson dans les mers car l’eau était bien trop chaude. Alors que les pêcheurs étaient en pleine réunion de crise, nous les avons sollicités, ce partenariat a donc été bénéfique pour tous. Lorsqu’ils récupèrent du plastique dans la mer, il ne peuvent pas pêcher en même temps, c’est donc un manque à gagner pour eux : c’est pour cela que nous les payons pour réaliser ce service.
En raison de l’augmentation des volumes de production, la récolte de plastique dans les mers n’est pas suffisante, c’est pour cela que l’on récolte désormais aussi des bouteilles sur la plage.
On entretient une véritable relation de confiance avec les pêcheurs, en plus d’avoir un complément de rémunération, ils ont un vrai sentiment d’utilité.
Paul : L’ambition de Corail, c’est d’être une marque à impact mais aussi de proposer des produits intéressants, aussi beaux qu’une marque conventionnelle. C’est ce que l’on a fait dès le début, et que l’on a continué à faire avec ces deux nouveaux modèles (Line 90 et Origins). La 90 s’inspire de l’esprit Axel Arigato, c’est un modèle minimaliste, épuré, mais dans lequel on retrouve aussi la patte Corail.
Paul : Nos baskets sont assemblées au Portugal, nos matières premières viennent de France, d’Italie, d’Espagne, ou du Portugal.
Ce sont des assemblages dans des ateliers familiaux, qui travaillent pour d’autres marques comme Axel Arigato, National Standard… Ce sont des ateliers avec une qualité très poussée, et qui prennent en compte les enjeux éco-responsables. C’est important pour nous de valoriser les savoir-faire locaux et de réaliser du circuit court qui est moins émetteur en CO2.
Paul : Le sac à dos Marseille City est réalisé à partir du tissu que l’on obtient avec nos bouteilles, il fonctionne particulièrement bien pour les sacs. On a voulu avoir un impact sur un marché sur lequel la production n’est pas toujours “clean”, comme pour la chaussure d'ailleurs. Le fait de produire un sac recyclé réalisé au Portugal, c'est différenciant.
D’où vous est venue l’inspiration pour le nom “Corail” ?
Paul : Corail fait référence à l’animal marin que l’on connaît. C’est un symbole : Le corail est la première victime de pollution plastique dans les mers. Le blanchissement des coraux est en partie lié à la pollution plastique. Or, quand les coraux disparaissent, c’est tout l’univers marin qui est détérioré. C’est un nom qui est porteur de sens, car le but de la mission est à terme de faire en sorte que les coraux respirent mieux.
Pouvez-vous nous décrire le début de l’aventure Corail ? Quel a été le déclic ?
Paul : J’ai monté Corail avec Alexis, que j’ai rencontré il y a un peu plus de 10 ans. On s’est toujours dit que l’on monterait notre boîte ensemble. Tous les deux, nous étions intéressés par les social business. Nous avons commencé chez L’Oréal, et cela nous a aidé, car nous nous sommes responsabilisés assez tôt (nous étions chefs de produits pendant cinq ans).
Un jour, nous nous sommes retrouvés à Marseille lors d’un weekend, et alors que nous allions à la plage, nous avons remarqué que l’on se baignait au milieu des déchets. Donc on a voulu résoudre le problème de cette pollution plastique.
Au moment où l’on s’est lancé en 2018, Adidas avait sorti une paire de sneakers en plastique recyclé, et nous avons trouvé le principe sympa. Cependant, Adidas ne donnait pas la provenance des bouteilles qui ont servi à confectionner les baskets. C’est alors l’idée fondamentale de notre projet : de pouvoir connaître l’origine des déchets que l’on a récupérés.
Réaliser une basket à partir d’une bouteille en plastique, ça parait étonnant, pouvez vous nous en dire plus sur la fabrication ? Comment passe-t-on d’une bouteille usagée à une basket esthétique et résistante ?
Paul : On exploite les bouteilles de deux façons :
Tout d’abord, il y a la récolte. Pour cela, nous avons deux sources pour notre matière première. Nous travaillons main dans la main avec des pêcheurs à Marseille, qui récoltent les bouteilles à la surface avec leurs chaluts. On travaille également avec des associations qui font des clean walk sur les plages de Marseille. Ensuite, on met les bouteilles et les restes de filets de pêche dans des machines à broyer.
Cela produit une pâte molle qui est ensuite cuite, que l’on injecte dans la semelle, dans nos ateliers au Portugal. Ce mélange de bouteilles et de filets de pêche, on appelle cela la seadust.
En plus des semelles, on transforme les bouteilles de plastique en fil de polyester recyclé. Pour cela, on chauffe le plastique puis on l’étire en un fil qui donne du polyester recyclé, tissé en France et envoyé au Portugal pour le montage.
Enfin, pour avoir un effet cuir sur le matériau extérieur de la basket, on utilise une base en polyester recyclé à 90%, et un Bio PU fait à partir de maïs, que l’on applique comme une couche de vernis sur le polyester recyclé et qui nous permet de retrouver l’effet du cuir. Ainsi, nos baskets sont entièrement véganes.
Pour découvrir la vidéo explicative sur la confection des baskets Corail, c'est ici.
Pouvez-vous nous décrire le fonctionnement de votre partenariat avec les pêcheurs marseillais, qui récupèrent les matériaux ?
Paul : Concrètement, nous avons un contrat avec eux, ils récoltent du plastique pour nous. Nous les avions rencontré en 2018, l’été était alors caniculaire, il n’y avait plus aucun poisson dans les mers car l’eau était bien trop chaude. Alors que les pêcheurs étaient en pleine réunion de crise, nous les avons sollicités, ce partenariat a donc été bénéfique pour tous. Lorsqu’ils récupèrent du plastique dans la mer, il ne peuvent pas pêcher en même temps, c’est donc un manque à gagner pour eux : c’est pour cela que nous les payons pour réaliser ce service.
En raison de l’augmentation des volumes de production, la récolte de plastique dans les mers n’est pas suffisante, c’est pour cela que l’on récolte désormais aussi des bouteilles sur la plage.
On entretient une véritable relation de confiance avec les pêcheurs, en plus d’avoir un complément de rémunération, ils ont un vrai sentiment d’utilité.
Quelle a été votre inspiration pour l’un de vos plus récents modèles, Line 90 ?
Paul : L’ambition de Corail, c’est d’être une marque à impact mais aussi de proposer des produits intéressants, aussi beaux qu’une marque conventionnelle. C’est ce que l’on a fait dès le début, et que l’on a continué à faire avec ces deux nouveaux modèles (Line 90 et Origins). La 90 s’inspire de l’esprit Axel Arigato, c’est un modèle minimaliste, épuré, mais dans lequel on retrouve aussi la patte Corail.
Pouvez-vous m’en dire plus sur vos ateliers ?
Paul : Nos baskets sont assemblées au Portugal, nos matières premières viennent de France, d’Italie, d’Espagne, ou du Portugal.
Ce sont des assemblages dans des ateliers familiaux, qui travaillent pour d’autres marques comme Axel Arigato, National Standard… Ce sont des ateliers avec une qualité très poussée, et qui prennent en compte les enjeux éco-responsables. C’est important pour nous de valoriser les savoir-faire locaux et de réaliser du circuit court qui est moins émetteur en CO2.
L’Exception propose désormais vos sacs à dos “Marseille City”, eux aussi issus de bouteilles recyclées. Qu’est ce qui vous a donné envie de créer des sacs à dos, en plus des chaussures ?
Paul : Le sac à dos Marseille City est réalisé à partir du tissu que l’on obtient avec nos bouteilles, il fonctionne particulièrement bien pour les sacs. On a voulu avoir un impact sur un marché sur lequel la production n’est pas toujours “clean”, comme pour la chaussure d'ailleurs. Le fait de produire un sac recyclé réalisé au Portugal, c'est différenciant.
Retrouvez tous les produits Corail chez L'Exception ici.
